panzer-dragoon-episode-1-screenshot-02.jpg, janv. 2021

Hommage affiché aux univers psychédéliques du dessinateur Moebius (crédité à la jaquette japonaise du jeu, excusez du peu), Panzer Dragoon vend un univers insolite et grandiose comme on en voit alors que dans les jeux d'aventure et les vieux films de fantasy. Intro en images de synthèses, langue inventée, reliques immémoriales et monstres exotiques, le tout rehaussé de musiques symphoniques enthousiasmantes. Tous les ingrédients d'une aventure inoubliable sont là, mais au service d'un "simple" shoot'em up, évolution en polygones de l'ancêtre Space Harrier (mais qui aurait consommé moins de drogue, quand même).

A sa sortie le jeu collectionne les applaudissements de la presse spécialisée mais se prend finalement un peu les pieds dans le plat auprès des joueurs pour sa condition de "simple" jeu de tir, un peu court.

Aujourd'hui encore certaines mauvaises langues font remarquer que Panzer, ça se résume à balader un curseur dans un couloir qui avance tout seul en mitraillant les boutons. C'est oublier le travail titanesque de création visuelle et musicale, c'est oublier l'expérience touristique jamais vue proposée aux joueurs.

Après ça, Sega produisit une suite mieux en tout point (si l'on excepte la fraîcheur), puis un épisode RPG tellement culte que personne ne l'a fait et qu'il coûte une blinde en japonais sur ebay. Puis un très bon épisode, "Panzer Dragoon Orta", sortit la série de l'ombre en 2002 pour inaugurer la Xbox, premier bide de Microsoft au Japon. Après ça, un circuit hommage dans le très bon "Sonic All Stars Racing Transformed" avec une musique à vous arracher des larmes de joie et euh, un joli remake récent un peu poussif sur Switch, sur l'air de "c'était mieux âvant"…

Que reste-t-il de Panzer Dragoon aujourd'hui ? Un enfant illégitime, punk techno et tout autant culte qui parade dans tous les classements des meilleurs jeux VR. REZ est aujourd'hui considéré comme un des jeux les plus importants de tous les temps, et on se dit qu'après les ordis néon et les virus informatiques, on donnerait cher pour ressentir le vide sous ses pieds en chevauchant un grand lézard. Sega et le grand dragon Smaug ont un point commun : ce sont des titans qui dorment sur un tas d'or…