C’est en 2008 qu’un road trip de 2h de route seulement m’amène chez un particulier pour chercher la borne Propcycle de Namco dans sa version Deluxe. Dans un pavillon surélevé avec un garage en sous-sol, de plain-pied du coup, une belle game room s’ouvre devant moi. Trois flippers, 5 bornes d’arcades… et un joueur enthousiaste comme hôte avec qui on entame la conversation, toujours curieux que je suis de connaitre l’historique des machines, les anecdotes. Le propriétaire n’en est pas avare et m’explique alors avoir fait l’acquisition de la Propcycle pour faire sa « rééducation » suite à un accident de moto. Je ne suis pas kiné mais reste sceptique quant à l’efficacité, par contre je souris sur l’aspect déviance ludique du vélo d’appartement qu’on avait dû lui conseiller à la base.

Conforme à ce qui avait été dit que ce soit esthétique et fonctionnement, le deal est acté et je dois maintenant rapatrier la borne avec le camion de location que j’avais prévu.

Une fois au game center elle est lors de son arrivée une nouveauté particulièrement impressionnante à plusieurs niveaux : taille,  gameplay, etc.

Oubliez l’idée d’y jouer autrement que sur la borne dédiée où le jeu prend tout son sens ! Surtout dans cette version dite Deluxe ou les finitions sont pensées et sont indispensables à l’immersion indissociable du gameplay.

Tout d’abord nous avons un vélo et le gros bémol de la borne reste qu’aucun réglage n’est possible, par exemple un ajustement de la hauteur de la selle, ce qui rend compliqué voire impossible de pédaler pour les enfants de moins d’1m50 et les joueurs de plus de 1m90. Il n’est pas dur de pédaler mais pour prendre de la vitesse faut mouliner sérieusement. Le contrôle droite, gauche, haut et bas se fait à l’aide d’un yoke 4 directions en guidon du vélo. Un gros bouton au milieu du guidon sert à la fois de start, de validation dans les menus et d’accès à la map durant un niveau.

L’imposante plateforme : le vélo n’est pas fixe dessus, ce qui est le cas sur la version standard de la borne, car fixé à l’aide d’un gros ressort multi directionnel sur la base. Malin car rendant la sensation d’équilibre lors d’une partie, comme si le vélo vole dans les airs. A l’arrière un gros boudin en cuir sert de dossier pour le repos bien mérité après l’effort physique demandé.

Un ventilateur amplifie la sensation, très agréable en plein été ! Il est sensible à la vitesse à laquelle on pédale ou à la chute d’altitude dans le jeu et donc ça apporte énormément à l’immersion.

Qui dit version Deluxe, dis un rétroprojecteur de 50 pouces, classique des bornes Namco (et même des autres éditeurs tels que SEGA). Il est fatigué, comme cette technologie d’écran qui semble bien obsolète. Je dois me résoudre très prochainement à le changer par une autre solution. Large topper et carénage plastique moulé finissent joliment l’ensemble.

Le jeu date de 1996. Il est sur le système Super 22 de Namco, le même qui a accueilli Time Crisis ou encore Alpine Racer.

Les graphismes sont colorés et simple en texture ce qui à mon sens donne un côté intemporel. Cela ne vieillit pas, car le plaisir est ailleurs que dans les graphismes. Les musiques sont légères et agréables. Ambiance cartoon et mignon qui colle parfaitement au concept de balade aérienne en vélo.

La mission est d’attraper, en passant dessus pour les éclater, des ballons suspendus dans les airs.

Comme souvent avec les jeux d’arcade, on nous propose trois niveaux seulement, correspondants à la difficulté : practice, medium, expert.

Avec notre personnage juché sur son vélo ailé, on doit pédaler et se diriger. L’ennemi c’est le temps : gestion de la vitesse, des trajectoires et de son circuit sont les clés de la réussite. Un système de scores est là mais sans intérêt, c’est la collecte qui prime. Certains ballons clignotant donnent un bonus temps, souvent indispensable pour finir le circuit. On est libre mais raté un ballon et revenir en arrière est synonyme d’échec : le perfect est de rigueur !

Quelques passages secrets dans des grottes, quelques décors que l’on percute, agrémente la course.

Le jeu gère le décrochage, c’est-à-dire le fait de se laisser chuter : accélération dans le jeu, appuyé par le ventilo qui s’accélère. On a aussi la sensation de planer, renforcé là par le vélo souple fixé sur ressort au socle de la borne.

En conclusion : Une des pièces maitresse du Game Center : un jeu qui n’est jouable que sur borne d’arcade dédiée ! Elle représente bien cette époque des Deluxe Namco ou on cherche un gameplay alternatif (Aqua Jet, Alpine Racer, pagaies, skate…). Tous ceux qui passent au Game Center s’y essaie. Une curiosité rafraichissante, innovante, intéressante… Fun ! De l’arcade en somme.