Ah la PS5 ! Une nouvelle console, quelle excitation ! Nouvelles performances, nouvelles possibilités, nouvelles manettes, nouveau line-up ! Le moment où on la déballe en la prenant pour la chose la plus précieuse au monde…

Mais l’arrivée de cette console c'est aussi :

Épreuve de force, frustrations, déceptions, découverte et rage contre les scalpers à grande échelle, surveillance 24/24, larmes de sang quand on l’a raté de peu… ce lancement de PS5 a été particulièrement compliqué et bien des fois j’ai baissé les bras. Rien à voir avec le lancement stratosphérique de la PS2 en 2000, une médiatisation incroyable et un immense stock, et dont je me souviendrai toujours. Tellement de fierté d’avoir ramené à la maison cette PS2 avec Tekken Tag Tournament et son socle vertical le Jour J !

Pour adoucir ma déception lorsque je ne voyais toujours pas de PS5 dans mon salon, je me disais tout simplement que le line-up n’allait pas m’offrir pour l’instant beaucoup d’heures de jeu de qualité.

Et malgré tout, il était là, tapi dans l’ombre et pourtant si important : LE petit jeu du line-up avec un capital sympathie au Max, et même gratuit !

J’ai nommé Astro’s PlayRoom. Et qu’est-ce que je l’ai aimé celui-ci !

C’est du pur Fan Service de la marque PlayStation et son évolution depuis 1994 et son incontournable Demo1 avec le T-Rex qui nous laissait songeurs de la férocité des jeux à venir. Le tout avec nostalgie et une pointe d’autodérision.

Le topo est très simple : le petit robot Astro (coup de cœur chara-design depuis AstroBot) se balade dans la PS5 et parcourt quelques niveaux (16 sans compter les bonus) accessibles à partir de la Place du CPU. Ces 16 niveaux sont répartis en 4 lieux évoquant les organes importants de la console : Ventilation, SSD, RAM et GPU.

Dans ces niveaux, le Gameplay est très basique, on avance, on saute, on tape… et pourtant on prend un pied fou, car ce jeu est développé pour une très belle cause : se familiariser avec la DualSense.

OK il y a 2 sticks, OK il y a des vibrations, OK des gâchettes et un pavé tactile. Ça va le faire, on la connaît déjà ! Et pourtant, une fois en main, la magie opère : les vibrations sont incroyablement précises, le pavé tactile est doux et agréable, le micro réagit quand on souffle dessus (rien de plus depuis la DS), mais C'EST PAS VRAI !!! Ces gâchettes à retour haptique !!! Un cran de dureté réglé selon l’action et le contexte qui se passe à l’écran, couplée à des vibrations qui font passer le feeling de jeu à une étape supérieure ! Il me tarde de voir toutes les applications de cette technologie pour une immersion toujours plus réussie !

Passé ce côté technique réussi, la nostalgie opère avec une sacrée belle remontée d’émotions. Comme dit précédemment : 4 niveaux… et Sony nous a régalé avec 4 consoles précédentes à celle-ci. Chaque fin de niveau m’a clairement ému, car il est dédié à l’une d’elle. Le déroulé est simple, la fin du niveau est un moment doux qui invite à tendre l’oreille et ouvrir grand les yeux, en effet, le frisson est arrivé à chaque fois dans mon cas : le son d’ouverture du menu de la console en question, et le visuel dans le ciel.

Quel régal !

Au-delà de ces gros frissons (larme à l’œil pour PS1 et PS2 pour ma part !), le jeu est bourré de clins d’œils plus ou moins évidents. Des robots PNJ jouent des petites scènettes de jeux légendaires de la marque : Devil May Cry, Crash Bandicoot, The Last Of Us, FF7, Silent Hill 2, Parappa The Rapper, Ratchet & Clank, WipEout, Tekken, Resident Evil, Metal Gear Solid, Medievil, Ico, Shadow Of The Colossus, Last Guardian, Uncharted, God Of War, Shadow Of The Colossus, Flower, Journey, Ape Escape, Horizon Zero Dawn, Patapon, LocoRoco, Tearaway, Forbidden Siren, Vib Ribbon et même des très récents comme Death Stranding et Ghost of Tsushima pour ceux dont j’arrive à me souvenir. Et encore, j’ai dû en rater quelques-unes, et certaines ne m’ont rien évoqué.

Au-delà de ces scènettes, il y a également des artefacts à débloquer (2 cachés par niveaux). Ce sont tout simplement des modélisations très qualitatives d’accessoires ayant fait la grandeur de l’innovation de la marque. On y retrouve les différentes évolutions des Memory Card, les multitap, les camera en débutant par l’Eye Toy, le PS VR, les manettes, le PS Move, l’adaptateur Network/HDD PS2, les micros SingStar, souris PS1, CD noir PS1, CD bleu PS2, UMD… et une fois découverts, ils sont tous entreposés dans le secteur « Labo PlayStation » ainsi que des clins d’œils software (trophées, PlayStation Home…). On y retrouve également les consoles portables et leurs accessoires. PS Vita, PSP, PSP Go! (magique), PocketStation, et leurs accessoires (camera, balise GPS…).

Clairement, quand on découvre le contenu plutôt conséquent de ce jeu, on sait que Sony maitrise et aime son héritage, et respecte ses joueurs même les plus anciens. L’existence de ces jeux et hardwares me semblait prise pour acquis, car j’ai aimé découvrir tout ça au jour le jour depuis 27 ans. Mais en voyant tout ensemble, regroupé dans un jeu avec autant de bons sentiments, j’ai eu plusieurs réflexions : fierté de l’appartenance à ce milieu du Gaming depuis ses premiers jours, et l’impression que l’histoire va se poursuivre avec cette nouvelle génération. De belles, très belles choses, vont arriver. C’est certain !

Niveau durée de vie, c’est du 4 à 5h grand max… et pourtant vous avez vu tout ce que je peux en dire ? Peut-être autant de choses qu’après 60h de Yakuza. Je l’ai adoré tout autant pourtant… comme quoi la durée de vie ne fait pas tout. L’émotion, oui par contre. Et c’est par là que je trouve que Sony et SEGA se rejoignent.

Et au passage, je suis tellement content que Sony aie choisi Astro comme partie intégrante de cette leçon d'héritage !