ffight.jpg, janv. 2021
Et puis l'intro arrive, limpide et percutante comme ils faisaient autrefois : une ville gangrénée par le crime, un fou grimaçant, une demoiselle en détresse, deux héros musclés qui sortent d'une séance de muscu… Le titre arrive comme un coup de poing, en orange et en bleu, avec un bout de mur cassé pour bien faire passer le message : "Final Fight".
Purée, comment refuser une expérience pareille ? La main qui tremble en insérant la pièce, on se prend à douter de pouvoir maîtriser toute cette puissance. L'écran de sélection du personnage arrive, on peut choisir son avatar à l'écran, c'est révolutionnaire, mais on n'a pas encore réalisé, on se demande juste qui est le plus fort entre le type en kimono rouge ou le gros moustachu qui n'a pas de chemise.
On vote pour Haggar parce qu'avec un torse comme ça, on sent que les voyous vont tomber comme des mouches, et on plonge tête la première dans la lutte à mains nues contre le crime. Un bouton pour cogner, un bouton pour sauter, c'est limpide. On frappe et on frappe et on frappe encore, les ordures mordent la poussière, le monde est dangereux, mais on se sent puissant. Le premier boss, gros mastard à peine humain prend quelques coups, part en retrait et siffle du renfort. La bataille devient épique, on commence à perdre ses vies mais l'animal est vaincu. Pas le temps de se féliciter, le deuxième niveau arrive, un métro de cauchemars comme dans les films de Charles Bronson. On croyait avoir tout vu ? C'est l'arrivée des prostitué·e·s et des catcheurs…
Final Fight est plus qu'un jeu, c'est le héraut flamboyant des temps futurs : jamais un jeu vidéo n'a encore affiché autant de choses à l'écran. Les décors hyper détaillés, les persos immenses et les animations fluides : la révolution technique laisse soudain entrevoir que les jeux vidéo supplanteront bientôt le cinéma et la télé. Mais derrière la performance, une jouabilité simple, évidente, tout le savoir faire des Japonais en la matière.
Plus qu'un clone évolué de Double Dragon, un nouveau standard qui se multipliera sans fin au cours des années, on aura du Final Fight avec des dinosaures, des super héros, des mutants du futur, des robots géants, des aliens, des magiciens et les chevaliers de la Table Ronde et même aujourd'hui, on se demande bien si God of War ou Dark Souls pourraient exister dans un monde qui aurait échappé à la grosse baston à plusieurs en arcade.